C - Textes de Standards chantés


2 : Guàrdame las Vacas
(Textes et sources aimablement communiqués par Isabelle Villey et Carlos Hinojosa.)

1-Texte anonyme provenant d'une glose de Fernandez de Heredia, Valence 1550 :

Guardame las vacas, carillejo y besart'he
Bésame tu a mi, que yo te las guardaré.

2 - Variante provenant des "Dialogos de la fertilitad y abundancia de España",
de Juan de Valverde Arrieta, Madrid 1578, f. 35rv :

Guárdame mis vacas, carrillejo por tu fe,
Guardame mis vacas, que yo te abraçaré;
Si no, abraçame tú a mí, que yo te las guardaré

2b : Las Hachas
(extrait de Metodo mui facilissimo de Luis de briceño - 1626)

Tu la tienes pedro. / la tumujer preñada.
Juro atal notengo. / que vengo del arada
Quien la empreñado. / dilo tu amigo.
Y si no se quien / Dios mes testigo.


5 : Romance de Conde Claros, de Montalvan.
(Extrait aimablement communiqué par Isabelle Villey)

Media noche era por filo,
Los gallos querían cantar,
Conde Claros con amores
No podía reposar;

Dando muy grandes suspiros
Que el amor le hacía dar,
Por amor de Claraniña,
No le deja sosegar.

5 : Conde Claros de Adonis
(Chanson X, de Pernette du Guillet, + 1545 - orthographe modernisé,
d'après l'édition de Françoise Carpentier : "Louise Labé, Oeuvres poétiques /
Pernette du Guillet, Rymes", parue aux Editions Gallimard en 1983)
Suggestion d'interprétation : voir page Compléments, B, 5b.

Amour avecques Psyché / Qu'il tenait à sa plaisance
Jouait ensemble aux échets / En très grand' réjouissance,

Mais bien tôt il a oui / Au loin lamenter un cygne
De quoi peu il s'est réjoui / et l'a pris pour mauvais signe ;

Laissons le jeu je vous prie / Dit-il d'une voix amère
Et allons ouïr le cri / Du messager de ma mère.

Lors tous deux s'en vont bouter / A la prochaine fenêtre,
Et leur vue vont droit jeter / Là où l'oiseau pourrait être.

Si ont vu, sur un étang / Long et grand comme une Mer,
Un beau cygne pur et blanc, / Qui chantait un chant amer ;

Ô Déesse, disait-il / Régnant au ciel Empirée,
Par ton engin (ruse) trop subtil / Notre joie est empirée,

Puis que par ta grand'envie / Au malheureux Adonis
Tu as abrégé la vie, / Et sont ses beaux jours finis.

Et notre pauvre maîtresse / Seule au bois il a laissée,
De douleur et de détresse, / Mortellement offensée,

Tant que plus ne veut porter / ni le vert, ni couleur gaie
Mais pour se réconforter / A la mort en vain s'essaie.

Lors l'enfant à ces nouvelles / Son épouse a accollée,
Et, ébranlant ses deux ailes, / En l'air a pris sa volée,

Lequel tant il a fendu, / Traversant mainte contrée,
Qu'auprès il s'est descendu / de sa mère rencontrée.

Comme lui, sont arrivés / Les Grâces, et ses deux frères
De toute joie privée, / Et de tristesse confrères.

Qui, pour donner allégeance / A la déesse dolente
Ont tous juré la vengeance / De la bête violente.

Parquoi entrant dans le bois / Chacun déploie sa Trousse
Mettant les chiens aux abois / Pour donner au Porc la trousse

Mais si bien ont pourchassé / Et continué leur suite,
Que le sanglier tout lassé / N'a su où prendre la fuite,

Parquoi toute la cohorte / S'est étendu à l'entour,
Et d'une corde bien forte / Au col lui ont fait maint tour.

L'un le trainait par la corde, / L'aiguillonnant, et heurtant
L'autre sans miséricorde / de son arc l'allait battant.

Ainsi pris l'ont amené / Devant Venus éplorée,
Qui pour lui a démené / Complainte désespérée,

Et tant de lui se doulait (se désolait) / Que, sans plus vouloir attendre,
Tout soudain elle voulait / L'étrangler de sa main tendre.

Mais les Grâces lui ont dit / Qu'elle se ferait outrage,
A fin qu'à ce contredit / Elle apaisât son courage.

Qui eut vu alors la bête, / Comme morte elle semblait,
Humblement baissait la tête, / Tant de peur elle tremblait.

Adonc sous un arbre épais / Vénus, de douleur troublée,
A commandé faire paix / A toute celle assemblée

As-tu, dit elle au Sanglier / Qui était mal assuré,
Osé ainsi déplier / Ton courroux demesuré ?

Qui t'a mû, bête insensée, / D'avoir mon ami outré (transpercé)
Et ce dit comme offensée / Adonis lui a montré

Qui gisait tout étendu, / La face décolorée,
Dont maint soupir a rendu / La pauvre Amante éplorée

Alors le Sanglier honteux / S'est prosterné à genoux,
Et, d'un son doux et piteux / S'est excusé devant tous,

Disant Déesse honorée, / Pardonne-moi ce méfait
Car d'ire délibérée / Ne t'ai cet outrage fait

Bien est vrai que, quand le vis / La forme du Jeune enfant,
Certes il me fut avis / De voir un Dieu triomphant.

Tant me donnait grand'merveille / Sa chair blanche et délicate,
Et sa bouche plus vermeille / Que n'est aucune Écarlate

Parquoi d'une ardeur surpris / Je me laissai approcher,
Me semblant un trop grand prix, / Si le le pouvais toucher

Dont au contour d'une branche, / Pour mon ardeur apaiser,
Découvrant sa cuisse blanche, / Je la lui voulus baiser.

Mais lui trop chaud et ardent, / Suivant sa course adressée,
Se va jeter sur ma dent / Que le tenais abaissée,

Et tellement lui méchut , / Qu'à celle heure trop perverse
Au plus près de moi il chut / Tout sanglant à la renverse.

Mais j'atteste tous les Dieux, / Juges de mon innocence,
Que sur moi j'eusse trop mieux / Désiré si grand offense,

Et pour ce que la dent fit / Si outrageux maléfice,
Et que tant vers vous méfit, / Je veux bien qu'on la punisse.

Voici la dent, et la hure, / Qui ont causé tel émoi
Las, de leur male aventure / Prenez vengeance sur moi.

Ainsi de l'offense grande / Le pauvre Porc s'excusait,
Et toutefois pour l'amende / A la mort il s'accusait.

Si grande était la douleur / Et le regret qu'il souffrait,
Comme cause du malheur, / Qu'à tout tourment il s'offrait.

Parquoi toute l'assistance / Vont à Vénus supplier
De mitiguer sa sentence, / Et son courroux oublier :

Déliez le donc, dit-elle, / Puis que pour mon Ami mort
Il s'accuse à mort cruelle, / Ayant de son fait remords.

Mais qu'il jure qu'ès forêts / jamais plus il n'entrera,
Ains
(mais) qu'en boues, et marais, / Toujours il se vautrera.

Et afin que désormais / Se souvienne du méfait,
Je veux qu'il porte à jamais / Une marque de son fait:

C'est qu'en terre l'étendrez, / Et, pour réparer l'injure,
Les pieds autant lui fendrez / Que la plaie a d'ouverture,

A fin que par ce moyen / Ceux qui le rencontreront
Entendent le malheur mien, / Dont, peut-être, pleureront.

De Vénus ce mot sacré / Ne fut point hors de sa bouche,
Que la bête de son gré / Dessus la terre se couche

Et souffrit patiemment / Exécuter la sentence,
Puis debout, bien humblement / Remercia l'assistance.

Et, pour montrer qu'il voulait / Que l'on sût sa déplaisance,
N'a depuis, comme il soulait (avait coutume) / Au bo
is fait sa demeurance.


7 : Go from my Window
(anonymous)

Go from my window, love go,
Go from my window my dear,
The wind and the rain will drive you back again
You cannot be lodged here.
Begone, begone my juggy, my puggy,
Begone my love, my dear,
The weather is warm, 'twill do thee no harm,
Thou canst not be lodged here.


17 : Villano
(extrait de Metodo mui facilissimo de Luis de briceño - 1626)

(Primera "manera" ) :

Al villano que le dan / La çebolla con el pan.
Al villano testa rudo / Danle pan y açote crudo
No le dauan otra cosa / Sino la mujer hermosa
Pero pobre y virtuosa / Para vivir con afan
Al villano que le dan / La çebolla con el pan.
El villano si es villano / Danle el pie toma la mano
Vive contento y hu fano / Quando a visitarle ban
Al villano que le dan / La çebolla con el pan.

(Segunda "manera" ) :
El cavallo del marques / Coxo mango y Rabon es.
Es coxo mango y Rabudo / Y en el espinaço un nudo
Diçen que su amo es cornudo / Conmigo la provareis
El cavallo del marques / Coxo mango y Rabon es.
Diçen comera en un dia / Quando se muele un molino
Y metido en un camino / Apalos le llebareis
El cavallo del marques / Coxo mango y Rabon es


19 : Marizapalos
(anonimo)

Mari-Zapalos era muchacha, y enamoradica de Pedro Martin,
por sobrina del cura estimada, la gala del pueblo, la flor de Abril.
Mari-Zapalos bajo una tarde, al fresco sotillo de Vacia-Madrid,
Porque entonces, pisàndole ella,
No hubiese màs Flandes que ver su pais.
Serafin que con dulce harmonia, la vida que nace requebrando estàs ;
Càntala gloris miràndole en penas
Que, amante y quejoso, su alivio es un ¡ay!


46 : Une Jeune Fillette
(anonyme)

Une jeune fillette / De noble coeur, Plaisante et joliette / De grand' valeur,
Outre son gré, on l'a rendue nonette, / Cela point ne lui haicte, Dont vit en grand' douleur.

Un soir après complie / Seulette estoit, En grand mélancolie / Se tourmentoit,
Disant ainsi, douce vierge Marie / Abregez moy la vie, Puis que mourir je doy.

Mon pauvre cœur souspire / Incessamment, Aussi ma mort desire / Journellement.
Qu'à mes parens ne puis mander n'escrire, / Ma beauté fort empire, Je viz en grand tourment.

Que ne m'a t'on donnée / A mon loyal amy, Qui tant m'a desirée / Aussi ay-je moy luy,
Toute la nuit m'y tiendroit embrassée / Me disant sa pensée, Et moy la mienne à luy.

A Dieu vous dy mon père, / Ma mère et mes parens, Qui m'avez voulu faire / Nonnette en ce couvent,
Ou il n'y a point de réjouissance, / Je vis en desplaisance, Je n'attens que la mort.

La mort est fort cruelle / A endurer, Combien qu'il faut par elle / Trestous passer.
Encor' est plus le grand mal que j'endure, / Et la peine plus dure Qu'il me faut supporter.

A Dieu vous dy les filles / De mon pays, Puis qu'en c'est Abbaye / Me faut mourir,
En attendant de mon Dieu la sentence, / Je vy en esperance D'en avoir réconfort.


47 : Est-ce Mars
(anonyme)

Est-ce Mars le grand dieu des alarmes / Que je voy ?
Si l'on doit en juger par ses armes / Je le croy
Toutesfois j'apprends en ses regards / Que c'est plustot Amour que Mars.

D'estre aussi Cupidon il me semble / Qu'il n'a pas
Tant de grace & de beauté ensemble / Ny d'apas
C'est plustot un soleil radieux / Que Cupidon qui n'a point d'yeux.

Le soleil n'a pas tant de lumière / Et ne peut
Prendre l'ame d'un corps prisonnière / Quand il veut :
Et ces yeux d'Amour mesmes vainqueurs / Prennent les ames & les coeurs.

Insencé ! maintenant que j'avise / Que ces yeux,
Sont les yeux de la belle Marphyse, / Chere aux Dieux :
Soeur de Mars, fille d'un grand soleil / Qui luit icy bas sans pareil.

Grand soleil qui reluis à la France, / Et qui fais
Sous la juste & la douce affleurance / De la paix,
Que les lys sous ton nom fleurissant, / N'iront plus de peur pallissant.

Grande Reyne de qui l'on l'adore / La vertu
Vertu dont la beauté se décore / Puisse-tu
Favorite du ciel en tout temps, / Voir toujours tes desirs contens.